« Quand l’amitié s’invite au travail : levier de bien-être… ou bombe à retardement ?

« Quand l’amitié s’invite au travail : levier de bien-être… ou bombe à retardement ?

« Quand l’amitié s’invite au travail : levier de bien-être… ou bombe à retardement ?

Dans l’entretien accordé au Progrès, je soulignais qu’une relation amicale peut être “le meilleur comme le pire” en entreprise : un puissant moteur de motivation, mais aussi un facteur de souffrance quand les frontières se brouillent. Cette ambivalence mérite d’être explorée, d’autant que les recherches récentes confirment toute l’importance – et la fragilité – de ces liens.

amitie au travail

1-  Les atouts méconnus de l’amitié professionnelle

–  Plus d’engagement et de performance. Les salarié·e·s qui déclarent avoir un·e “Meilleur·e ami·e au travail” sont nettement plus engagé·e·s, innovant·e·s et productif·ve·s, selon les dernières analyses Gallup (Gallup.com)[1].

 – Santé mentale et rétention renforcées. 81 % des professionnelles interrogé·e·s par KPMG estiment que leurs ami·e·s au travail sont essentiels à leur bien-être mental ; 78 % disent qu’ils·elles améliorent leur satisfaction globale (KPMG)[2].

 – Un antidote à la distance. Dans les équipes hybrides ou dispersées, l’ami·e de travail agit comme point d’ancrage social et facilite la circulation d’informations informelles mais cruciales – un facteur clé depuis la pandémie (Gallup.com).

« Quand l’entente se nourrit de valeurs communes et d’une coopération quotidienne, elle galvanise l’énergie collective. »
Extrait de mon interview, Le Progrès

 

[1] https://www.gallup.com/workplace/397058/increasing-importance-best-friend-work.aspx

[2] https://kpmg.com/us/en/media/news/kpmg-survey-workplace-friendships.html?utm_source=chatgpt.com

 

2- Les pièges qui guettent

Si le lien amical se superpose mal à la hiérarchie, aux objectifs ou aux enjeux politiques, il peut vite se transformer en souffrance :

Signes avant-coureurs Risques sous-jacents
Conflits d’intérêts, favoritisme implicite Perte de crédibilité, soupçons d’iniquité
Rôle confus “amie / manager” Décisions biaisées, pression émotionnelle
Rumeurs ou cliques fermées Exclusion du reste de l’équipe
Rupture de l’amitié Sentiment de trahison, démotivation, départs

Des études académiques pointent ce “double tranchant” : la même amitié qui renforce la cohésion peut aussi diviser, voire épuiser les ressources psychiques quand elle tourne court (TIME)[1].

[1] https://time.com/7012277/how-to-set-boundaries-work-friends/

3- Mettre des garde-fous : bonnes pratiques

Pour chacun·e d’entre nous

  • – Clarifier ses attentes. Êtes-vous collègues complices ou véritables ami·e·s ? Le dire permet d’éviter les non-dits.
  • – Poser des limites saines. Différencier les canaux (messagerie pro vs. textos perso) et préciser “Je parle en tant que collègue / en tant qu’amie” quand la situation l’exige.
  • – Préserver l’équité. Partager l’information, encourager la participation de tous·tes afin d’éviter que la dyade devienne un micro-clan.

Pour les managers & RH

  • – Cultiver la transparence. Décisions, promotions, feedbacks : expliciter les critères pour couper court aux soupçons de favoritisme.
  • – Former aux “soft-skills relationnels”. Empathie, écoute active, gestion des conflits : un socle indispensable pour encadrer les amitiés sans les brider.
  •  – Créer des rituels collectifs. Déjeuners tournants, mentorat croisé, projets inter-équipes : autant d’occasions de tisser un réseau amical plus large et plus inclusif.

4- Et si l’amitié devient toxique ?

Dans ma pratique clinique, je rencontre régulièrement des salarié·e·s dévasté·e·s par une amitié professionnelle rompue : perte de confiance, chute de l’estime de soi, anxiété à l’idée de revenir au bureau.

« L’illusion d’une relation “à l’abri” des enjeux de pouvoir peut s’effondrer brutalement dès qu’un·e ami·e change de poste ou de loyauté. »Interview, Le Progrès

Quand les signaux d’alerte (isolement, stress chronique, harcèlement larvé) apparaissent, il est crucial de solliciter un soutien : médiation RH, supervision managériale, ou accompagnement psychologique afin de rétablir des repères clairs.

5- Conclusion : viser une “amitié lucide”

Plutôt que de diaboliser ou d’idéaliser ces liens, il s’agit d’adopter une amitié lucide : chaleureuse, mais consciente des cadres professionnels. En tant que psychologue du travail, j’encourage les organisations à reconnaître à la fois la puissance et la vulnérabilité de l’amitié ; à la canaliser par une culture de confiance, d’équité et de dialogue ouvert.

Envie d’aller plus loin ?

Que vous soyez dirigeante, manager ou collaboratrice, je vous accompagne pour :

  • – diagnostiquer la dynamique relationnelle de votre équipe,
  • – construire des espaces de coopération sécures,
  • – prévenir le risque psychosocial lié aux relations ambiguës.

Contactez-moi pour échanger.

Cerveaux atypiques : la nouvelle richesse des carrières en 2025

Cerveaux atypiques : la nouvelle richesse des carrières en 2025

Cerveaux atypiques : la nouvelle richesse des carrières en 2025

1-  De l’étiquette au trésor : pourquoi parler de neurodiversité aujourd’hui ?

En mai, l’UE a consacré tout un Mois européen de la diversité au lien entre inclusion et santé mentale – un signe fort : la différence cognitive n’est plus un tabou mais un atout économique et humain. Le même mouvement traverse les pays anglophones : en mars dernier, le guide ACAS a posé un nouveau standard de « neuro-inclusion » pour les employeurs britanniques, rapidement repris par les grandes entreprises mondiales. Enfin, le Forum Économique Mondial rappelle qu’une main-d’œuvre « neuro-diverse » alimente l’innovation et la résilience des organisations face à la complexité du marché.

En cabinet, je vois chaque semaine des dirigeant·e·s, ingénieur·e·s, infirmières ou chef·fe·s d’équipe qui s’autodécrivent : « Je fonctionne autrement », souvent avec le poids d’un syndrome de l’imposteur ou d’un burn-out. La question n’est donc plus « suis-je trop différent·e ? » mais « comment transformer cette singularité en puissance professionnelle ? ».

2- Zoom scientifique : ce que dit la recherche

–  20 % de la population serait neuro-atypique (TDA/H, TSA léger, HPI, dys…) ; pourtant, leurs taux d’emploi restent bien plus bas que ceux des profils neurotypiques.[1]

– D’après le rapport Neurodiversity in Business & Birkbeck (2024), créativité, hyper-focus et pensée latérale figurent dans le trio de tête des compétences plébiscitées par les employeurs.[2]

– Côté risques, un livre blanc australien paru en mai 2025 montre que 43 % des salarié·e·s neurodivergent·e·s se déclarent déjà en burn-out, faute d’ajustements adaptés. [3]

– Une enquête Forbes (déc. 2024) souligne qu’un·e neuro-atypique sur trois craint d’être licencié·e à cause de sa différence. (com)[4]

Autrement dit : sans environnement inclusif, la richesse potentielle se mue en fragilité ; avec le bon écosystème, elle démultiplie la performance des équipes et la fidélité des talents.

[1] Business Insider, “Employers are tapping this group of ‘highly-skilled’ but under-employed people”, 4 mai 2025. businessinsider.com

 [2] Neurodiversity in Business & Birkbeck University – Research Report 2024 (section « Executive summary »)

 [3] SuperFriend & Specialisterne, Livre blanc “Supporting Neurodivergent Employees to Thrive – Insights from the Indicators of a Thriving Workplace survey” (mai 2025)

[4] Forbes, Bryan Robinson, “1 In 3 Neurodivergent Workers Worry They’ll Be Fired, Per Research”, 3 décembre 2024.[4]

 

3- Diagnostic bienveillant : cinq questions pour mieux se connaître

  1. Dans quelles tâches perdez-vous la notion du temps ?
  2. Quelles situations déclenchent chez vous une surcharge sensorielle ou émotionnelle ?
  3. Comment votre motivation varie-t-elle selon la clarté des consignes ou l’autonomie laissée ?
  4. Quand ressentez-vous le plus le syndrome de l’imposteur ? (nouveau poste, réunions informelles, mails… ?)
  5. Quels aménagements simples (silence, lumière douce, checklist visuelle, travail asynchrone…) boostent immédiatement votre énergie ?

Répondre honnêtement, c’est déjà passer de la culpabilité à la compréhension de soi – première marche vers la confiance.

4- Boîte à outils pour transformer la différence en levier de carrière

neurodiversite

5- Perspective organisationnelle : check-list pour managers & RH

  1. Déclarer le cap : une politique formelle de neuro-inclusion, explicitée dans le règlement intérieur et soutenue au COMEX.
  2. Adapter les recrutements : évaluer la compétence, pas le « fit culturel » subjectif ; prévoir tests pratiques, questions envoyées à l’avance, entretien en environnement calme.
  3. Former la ligne hiérarchique : 2 h d’e-learning + atelier de co-développement sur la gestion des différences cognitives.
  4. Mettre à disposition des micro-aménagements low-cost : casiers sensoriels, bureaux silencieux réservables, police dys-friendly par défaut.
  5. Mesurer l’impact : taux de rétention, engagement, innovation ; selon l’étude FT/Indeed, les offres d’emploi mentionnant la neurodiversité ont été multipliées par six depuis 2019 – un indicateur de marché à surveiller. (ft.com)

Un mot-clé : psychological safety. Le WEF rappelle qu’elle conditionne la capacité des cerveaux atypiques à exprimer tout leur potentiel créatif et analytique. (weforum.org)

Conclusion – de « réparer » à « révéler »

Votre fonctionnement atypique n’est pas une pièce défectueuse : c’est une technologie humaine avancée qui mérite le bon mode d’emploi. En travaillant simultanément sur la connaissance de soi, les rituels de protection énergétique et un environnement de travail explicite, vous pouvez transformer le sentiment de décalage en moteur de carrière.

Chez Mouv’Up Conseils, nous accompagnons depuis plus de trente ans des profils aussi variés qu’un PDG HPI, une conductrice de ligne dyslexique ou un manager TDA/H en pleine transition.

Si vous souhaitez :

  • – bâtir un projet professionnel fidèle à votre singularité,
  • – instaurer une culture de neuro-inclusion dans votre équipe,
  • – ou simplement apprivoiser ce « cerveau atypique » qui bat la chamade,

contactez-moi : ensemble, faisons de votre différence la nouvelle richesse de votre parcours.

« La diversité des cerveaux est la condition de la richesse des idées » – et vos idées comptent pour l’avenir du travail.

De la sur adaptation à l’alignement : un chemin vers soi

De la sur adaptation à l’alignement : un chemin vers soi

De la sur adaptation à l’alignement : un chemin vers soi

Dans mon cabinet, je rencontre souvent des personnes qui brillent… mais en silence.

Des esprits vifs, des cœurs sensibles, des âmes créatives. Des personnes haut potentiel, multipotentielles, hypersensibles. Des profils neuroatypiques qui, au fil des années, ont appris à s’adapter en permanence : à leur entourage, à l’école, à l’entreprise, à des normes relationnelles ou professionnelles dans lesquelles elles ne se sont jamais reconnues.

Et un jour, elles arrivent à moi en me disant :
👉 “Je ne sais plus qui je suis.”
👉 “Je suis épuisé·e, mais je continue comme un robot.”
👉 “J’ai tout pour être bien, mais je ne me sens pas vivant·e.”

Alors nous commençons à détricoter ce fil invisible qui les a tenues à distance d’elles-mêmes. Ce fil, c’est celui de la suradaptation.

1- Comprendre la suradaptation : une réponse ancienne à un environnement mal ajusté

La suradaptation n’est pas un caprice, ni une faiblesse. C’est un mécanisme de survie extrêmement intelligent et protecteur. En tant qu’enfant, adolescent ou jeune adulte, vous avez peut-être ressenti très tôt que votre manière de penser ou d’être dérangeait.

Vous avez alors appris à :

  • – Lisser vos émotions pour ne pas être jugé·e comme “trop”.
  • – Minimiser votre intuition ou votre clairvoyance pour ne pas faire peur.
  • – Vous hyper performez pour être reconnu·e.
  • – Vous taire pour ne pas prendre “trop” de place.

Ce comportement d’adaptation vous a permis d’appartenir, de ne pas être rejeté·e, de maintenir un lien social ou familial. Mais il a aussi engendré une coupure de vous à vous. Avec le temps, vous avez parfois oublié :

  • – Ce que vous aimez vraiment, en dehors des attentes des autres.
  • – Ce qui vous ressource profondément.
  • – Ce que signifie ressentir une émotion sans filtre ni contrôle.

 🔍 Clé d’introspection : Prenez un carnet et écrivez :

  • – À quoi ai-je renoncé pour être accepté·e ?
  • – Quelles parts de moi ai-je mises en veille ?

2- Identifier les signes d’une suradaptation chronique

La suradaptation peut devenir une prison dorée : tout semble aller bien en surface, mais intérieurement, c’est le désert. Vous vous sentez vide, en mode “pilote automatique”, ou en perpétuelle dissociation entre ce que vous vivez et ce que vous ressentez.

Voici quelques signes révélateurs :

  • – Hypercontrôle émotionnel : vous ressentez les émotions… mais vous les intellectualisez immédiatement pour ne pas “perdre le contrôle”.
  • – Sentiment d’imposture constant, même lorsque vous réussissez.
  • – Difficulté à vous connecter sincèrement aux autres, car vous êtes en représentation.
  • – Fatigue chronique, somatisations, sensation de “brûler de l’intérieur”.
  • – Trouble de l’identité : vous ne savez plus vraiment ce que vous aimez, ce qui vous fait vibrer. 

🛑 Clé d’écoute corporelle : Chaque jour, prenez 5 minutes pour scanner votre corps. Où est-ce que ça coince ? Est-ce que je retiens mon souffle ? Ai-je la gorge serrée ? Ces tensions sont souvent les messages de votre moi authentique qui cherchent à s’exprimer.

3- Revenir à soi : 3 clés pour commencer aujourd’hui

Clé 1 : Nommer ce qui est vivant en vous

Votre monde intérieur est riche, mais vous avez peut-être appris à le censurer. Pour retrouver votre boussole, commencez par reconnecter votre langage émotionnel.

Exercice simple : Chaque soir, notez trois émotions ressenties dans la journée. Ne jugez pas. Accueillez. Même l’ambivalence.

Exemple : “J’ai ressenti de la fierté, de la solitude et de l’agacement.” Ces mots vous reconnectent à votre réalité intérieure.

 

Clé 2 : Reprendre un pouvoir d’action symbolique

Commencez petit. Très petit. Il ne s’agit pas de tout changer, mais d’envoyer un signal à votre psyché : “Je reprends les rênes de ma vie”.

Actions possibles dès demain :

  • Dire “non” à une obligation que vous n’avez pas choisie.
  • Prendre 10 minutes dans votre journée sans stimulation (ni écran, ni obligation).
  • Ranger un objet qui vous connecte à un “vous” oublié (un carnet, un instrument, un projet…).
  • Dire tout haut ce que vous pensez, même si cela gêne un peu.

 

Clé 3 : Créer une écologie sensible de votre vie

Les neuroatypiques ont besoin de sécurité sensorielle, émotionnelle, et mentale. Ce n’est pas un luxe. C’est une base.

Exemples concrets :

  • Investissez dans un casque anti-bruit, un diffuseur d’huile essentielle, ou des matières douces.
  • Choisissez consciemment les personnes qui vous entourent. Si quelqu’un vous vide, posez des limites.
  • Créez un coin de reconnexion chez vous : un lieu où vous pouvez être pleinement vous-même.

4- Se réapproprier son fonctionnement : une écologie intérieure à cultiver

Votre fonctionnement est atypique, oui. Mais il est cohérent, profond, intelligent, vivant. En prenant soin de votre énergie, en réaffirmant vos besoins, en assumant vos “particularités”, vous créez un socle solide pour évoluer avec intégrité.

Et là, tout change :

  • – Vos projets deviennent porteurs de sens.
  • – Vos relations gagnent en sincérité.
  • – Votre corps se détend, vos émotions circulent.
  • – Vous ne vous sentez plus “à côté de votre vie”, mais pleinement dedans.

Mouv’Up Conseils : un espace pour penser et être autrement

Chez Mouv’Up Conseils, j’ai créé un espace thérapeutique et d’accompagnement spécifiquement pensé pour les profils atypiques.

Ici, vous n’avez pas à vous justifier. Vous n’avez pas à vous excuser d’être sensible, rapide, intense, curieux·se, profond·e, ou créatif·ve.

 Je vous propose un cadre bienveillant, respectueux, confidentiel, pour :

  • – Déconstruire les mécanismes de suradaptation.
  • – Retrouver votre boussole intérieure.
  • – Repenser votre trajectoire personnelle ou professionnelle avec justesse.
  • – Vous reconnecter à ce qui vous rend vivant·e.

✨ Parce que votre différence n’est pas un handicap. C’est une richesse mal accompagnée… qu’il est temps de révéler.

Comment se réinventer professionnellement dans un monde incertain et en transformation continue

Comment se réinventer professionnellement dans un monde incertain et en transformation continue

Comment se réinventer professionnellement dans un monde incertain et en transformation continue

L’incertitude, un sentiment humain face aux mutations du monde du travail

Dans un contexte marqué par des évolutions rapides et souvent imprévisibles, qu’elles soient économiques, technologiques ou sociétales, il est tout à fait naturel d’éprouver une certaine appréhension face à son avenir professionnel. L’incertitude, accentuée par les bouleversements économiques actuels et la montée en puissance de l’intelligence artificielle, pousse chacun à remettre en question sa trajectoire professionnelle, ses compétences et ses choix passés.

Les repères habituels s’effacent, les métiers évoluent ou disparaissent, les organisations se réinventent. Cela peut donner le vertige. Pourtant, derrière cette insécurité apparente se cache aussi un formidable levier d’évolution : celui de réinterroger ce qui fait sens, ce qui nous anime profondément, et de se repositionner dans un monde en transformation.

 👉 Clé de lecture : Accepter que l’incertitude fasse partie de la réalité professionnelle actuelle, c’est déjà commencer à la dompter. Elle peut être vue non pas comme une menace, mais comme une invitation à se recentrer et à se réinventer.

Une période d’interrogation propice à une réflexion en profondeur

Cette période d’incertitude peut générer du stress, de l’anxiété, voire même des doutes sur ses capacités et sa valeur professionnelle. Les questions se multiplient : suis-je toujours légitime ? Mes compétences sont-elles encore utiles ? Ai-je envie de continuer dans cette voie ?

En tant que psychologue du travail, j’observe régulièrement ces réactions tout à fait normales. Elles ne sont pas le signe d’une faiblesse mais bien celui d’une transition en cours. La clé, cependant, est de transformer cette incertitude en une opportunité de réflexion profonde et constructive sur soi-même et ses aspirations véritables. Car c’est souvent dans les moments de doute que germent les prises de conscience les plus fécondes.

Prendre le temps d’explorer ses besoins, ses envies, ce que l’on souhaite vivre dans sa vie professionnelle, devient un acte fort, un véritable point de départ pour construire un avenir plus aligné et plus serein.

👉 Clés concrètes :

  • – Notez chaque jour ce qui vous met en énergie et ce qui vous en coûte : cela aide à cerner vos moteurs et vos freins.
  • – Listez vos réussites, même petites, pour redonner de la légitimité à votre parcours.
  • – Accordez-vous des temps de pause, loin de l’agitation, pour laisser émerger vos intuitions.

Se reconnecter à soi pour mieux choisir sa direction

Chez Mouv’Up, notre approche consiste justement à accompagner chacun dans ce processus délicat mais riche en potentiel. Nous invitons à ralentir, à poser un regard bienveillant sur son parcours, à prendre conscience des compétences développées parfois dans l’ombre ou dans la douleur.

Face à ces défis actuels, nous aidons nos clients à identifier leurs valeurs profondes, leurs forces naturelles et à imaginer une évolution professionnelle alignée avec ce qu’ils sont vraiment. Cette étape de reconnexion à soi est essentielle pour envisager des choix porteurs de sens. Elle permet de dépasser la peur de l’avenir pour retrouver un pouvoir d’agir, faire des choix éclairés, poser des actes concrets, même modestes.

Plutôt que de subir l’évolution du marché et l’avancée technologique, nous proposons de prendre du recul pour mieux anticiper et s’adapter, en capitalisant sur ses atouts personnels et professionnels uniques. L’intelligence artificielle n’est alors plus vue comme une menace, mais comme une donnée avec laquelle il est possible de composer intelligemment.

👉 Clés de reconnexion à soi :

  • – Replongez dans les moments où vous vous êtes sentie à votre juste place : que faisiez-vous ? Quelles qualités mettiez-vous en œuvre ?
  • – Interrogez vos envies profondes : qu’aimeriez-vous transmettre, créer, transformer ?
  • – Demandez des retours bienveillants à votre entourage professionnel : le regard de l’autre peut éclairer ce que vous sous-estimez en vous.

Réorientation : un chemin de reconnexion à son équilibre

Ainsi, la réorientation professionnelle, loin d’être une simple réponse à un contexte incertain, devient une démarche positive de reconquête de soi et de son bien-être au travail. Elle peut prendre des formes multiples : une reconversion, un recentrage sur un cœur de métier, un nouveau projet, ou encore une façon différente d’exercer son activité actuelle.

Il ne s’agit pas uniquement de réagir aux changements externes, mais bien de se réapproprier son parcours, en accord avec ses envies profondes et ses aspirations personnelles. À ce titre, la réorientation n’est pas forcément radicale : elle peut aussi s’exprimer par un réajustement progressif, un repositionnement plus subtil mais profondément transformateur.

Cette dynamique de mouvement choisi plutôt que subi est souvent vécue comme libératrice. Elle permet de retrouver un équilibre intérieur, de remettre en circulation ses ressources, de se sentir à nouveau acteur ou actrice de son parcours.

 👉 Clés pour envisager une réorientation :

  • – Faites le point sur vos compétences transférables : ce que vous savez faire peut s’appliquer dans bien des environnements.
  • – Ouvrez le champ des possibles : explorez des pistes sans autocensure, même si elles semblent éloignées de votre parcours initial.
  • – Autorisez-vous à expérimenter : une formation courte, un stage, un projet associatif peuvent être des tremplins précieux.

Se projeter dans l’avenir avec confiance et lucidité

En travaillant ensemble sur vos motivations, vos compétences transférables et vos objectifs professionnels, nous créons un cadre sécurisant et stimulant pour vous projeter sereinement vers l’avenir, même en temps d’incertitude. Ce travail ne vise pas à avoir toutes les réponses, mais à retrouver des repères internes solides qui permettent d’avancer, même dans le brouillard.

Penser son avenir professionnel dans un monde incertain, ce n’est pas chercher une solution définitive. C’est apprendre à composer avec le changement, à ajuster ses voiles plutôt que d’attendre que le vent tourne.

Parce que la seule certitude aujourd’hui est le changement, osons ensemble transformer cette période d’incertitude en opportunité d’évolution personnelle et professionnelle.

Chez Mouv’Up, nous croyons profondément que chaque transition porte en elle une possibilité de renaissance professionnelle.

Burnout : Comprendre pour se reconstruire et éviter la rechute

Burnout : Comprendre pour se reconstruire et éviter la rechute

Burnout : Comprendre pour se reconstruire et éviter la rechute

Une réalité alarmante et pourtant méconnue

Chez Mouv’Up Conseils, près de 80 % des patient(e)s sont en arrêt maladie pour épuisement professionnel. Ce chiffre révèle l’ampleur du phénomène : de plus en plus de personnes s’épuisent au travail, au point de perdre toute énergie et tout plaisir à exercer leur métier. Or, si le burnout n’est pas diagnostiqué et compris à temps, le risque de rechute est élevé, parfois plus grave que la première fois.

Les recherches scientifiques sont formelles : comprendre en profondeur les raisons de son burnout est une étape incontournable pour se reconstruire durablement. Les études évoquent notamment les mécanismes psychologiques et neurologiques à l’œuvre, la nécessité d’identifier les facteurs internes (croyances, attitudes, comportements) et externes (organisation du travail, surcharge…) et l’importance de repérer les “signaux d’alerte” pour prévenir toute récidive.

1- Pourquoi la compréhension est-elle essentielle ?

2- Mouv’Up Conseils : un accompagnement axé sur la compréhension

Le burnout ne survient pas du jour au lendemain. Il est l’aboutissement d’un stress chronique intense, qui épuise progressivement les ressources mentales et physiques de la personne. Sur le plan psychologique, on parle souvent de grande fatigue émotionnelle, de cynisme (mise à distance ou détachement par rapport au travail) et de sentiment d’inefficacité. Les neurosciences ont également mis en évidence une surexposition au cortisol et à l’adrénaline, qui peut perturber la régulation de nos émotions et altérer certaines fonctions exécutives (mémoire, concentration, prise de décision).

– Prise de conscience et introspection : reconnaître l’épuisement vécu et mettre des mots sur la souffrance.

– Identification des causes : qu’elles soient organisationnelles (surcharge, conflits, manque de soutien) ou personnelles (perfectionnisme, difficulté à dire non, etc.).

– Prévention de la rechute : revenir “comme avant” sur son poste ou dans ses habitudes présente un risque majeur de retomber dans l’épuisement.

De nombreux spécialistes, comme Astrid Le Fur, Barbara Delbrouck ou encore François Baumann, insistent sur le fait que cette compréhension du burnout constitue un levier fondamental pour amorcer le changement nécessaire à la guérison.

Chez Mouv’Up Conseils, nous estimons qu’il n’existe pas de “solution miracle” pour guérir d’un burnout, mais plutôt un travail d’exploration et d’ajustement. Ainsi, notre approche se veut globale et personnalisée, permettant à chaque patient(e) :

1 – De faire le point sur son parcours :
– Retracer les étapes clés, les événements marquants.
– Identifier les signaux ignorés (fatigue chronique, troubles du sommeil, irritabilité, etc.).

2 – D’analyser ses facteurs internes et externes :
– Schémas personnels : perfectionnisme, sentiment d’imposture, difficultés à poser des limites.
– Conditions de travail : surcharge, manque de reconnaissance, conflits relationnels, etc.

3 – De prendre conscience de ses ressources et de ses limites :
– Rétablir un équilibre corps-esprit (repos, activités ressourçantes, hygiène de vie).
– Comprendre son mode de fonctionnement pour éviter de reproduire les mêmes schémas.

C’est la raison pour laquelle nous consacrons, avec chaque patient(e), un temps important à comprendre en profondeur ce qui a mené au burnout. Cette introspection est accompagnée d’exercices pratiques et d’outils basés sur les thérapies cognitives et comportementales, ainsi que sur les approches de pleine conscience (mindfulness).

3 – Les mécanismes psychologiques et neurologiques à prendre en compte

Les études montrent que l’état d’alerte continu dans lequel se trouve la personne en burnout entraîne une élévation permanente du cortisol et de l’adrénaline. Sur le plan neurologique, cela peut affecter certaines régions cérébrales impliquées dans la gestion du stress et la régulation des émotions (comme le cortex préfrontal).

Conséquences :

– Baisse de la concentration et de la mémoire.
– Difficultés à prendre des décisions ou à gérer plusieurs tâches simultanément.
– Vulnérabilité accrue aux troubles anxieux et dépressifs.

Chez Mouv’Up Conseils, nous pensons qu’il est essentiel d’expliquer ces processus à la personne en burnout. Cela l’aide à réaliser que “ce n’est pas juste dans sa tête” ou une simple faiblesse de volonté, mais un processus physiologique et psychologique objectivable, qui nécessite un accompagnement spécifique.

4 – Quand et comment entamer cette étape de compréhension ?

– Après un temps de repos : la personne est souvent en arrêt maladie, ce qui lui permet de prendre de la distance par rapport aux pressions quotidiennes.

– Une fois l’urgence passée : retrouver un peu de stabilité émotionnelle et physique est nécessaire avant d’entamer une réflexion plus profonde.

– Dans un cadre bienveillant : nous recommandons un suivi avec un(e) psychologue du travail, un(e) psychothérapeute ou tout autre professionnel de la santé mentale, afin de bénéficier d’un espace sécurisant pour nommer et accueillir ses émotions.

5 – Éviter la rechute : l’importance de changer durablement

La recherche clinique indique qu’une proportion non négligeable de personnes ayant subi un burnout encourent un risque accru de récidive si elles reprennent leur activité sans modification de leurs habitudes et/ou de leurs conditions de travail.
C’est pourquoi Mouv’Up Conseils travaille sur :

1- La transformation du rapport au travail:
– Apprendre à fixer ses limites, à déléguer.
– Redéfinir ses priorités et son équilibre de vie.

2 – L’adaptation de l’environnement professionnel :
– Proposition d’aménagement d’horaires, négociation avec l’employeur.
– Analyse et prévention des risques psychosociaux (RPS).

3 – Le développement de stratégies de gestion du stress :
– Techniques de respiration, méditation de pleine conscience.
– Thérapies cognitives et comportementales (TCC) pour modifier les schémas de pensée automatiques.

Comme le souligne Barbara Delbrouck, “après une phase d’adaptation, surmonter un burnout peut se révéler une opportunité de vivre plus sereinement, plus en accord avec ses valeurs, ses besoins et ses aspirations profondes”.

6 – L’approche “Du Burn Out au Born Out” : vers une véritable renaissance

Dans l’ouvrage de référence d’Astrid Le Fur, sept étapes de reconstruction sont décrites, visant à passer d’un état d’épuisement (“Burn Out”) à une naissance à soi-même (“Born Out”). L’une des clés consiste à tirer des enseignements de la crise traversée plutôt que de la subir passivement. Comprendre ce qui s’est passé, c’est décider de changer durablement ses manières de fonctionner et de concevoir le travail – que ce soit via une réorientation professionnelle, un aménagement de poste ou encore une meilleure hygiène de vie.

7 – Conclusion : comprendre pour rebondir et se préserver

Le burnout n’est pas une fatalité : il s’agit souvent d’un signal d’alarme indiquant qu’il est grand temps de reconsidérer ses priorités, ses valeurs et ses limites. Les études le prouvent : la compréhension de ce qui a mené à cet épuisement, tant au niveau psychologique qu’environnemental, constitue la pierre angulaire de toute reconstruction durable.

Chez Mouv’Up Conseils, nous sommes convaincus que cette phase de compréhension profonde est indispensable pour éviter la rechute et permettre à chacun(e) de reprendre le contrôle sur son bien-être au travail. Notre accompagnement, axé sur la globalité de la personne, vise à offrir les ressources nécessaires pour passer du “Burn Out” au “Born Out”. Ensemble, nous pourrons explorer les solutions qui feront de cette épreuve un véritable tremplin vers un équilibre nouveau, plus serein et plus conscient de soi et de ses besoins.

Aller plus loin

Voici quelques ressources pour approfondir le sujet et comprendre davantage les mécanismes du burnout, ainsi que des pistes de reconstruction :

  1. Le Fur, A. (2019). Du Burn Out au Born Out : Les 7 étapes de reconstruction. Les Éditions du Bien-Être.
  2. Maslach, C., Schaufeli, W. B., & Leiter, M. P. (2001). Job Burnout. Annual Review of Psychology, 52(1), 397–422. L’article de référence sur le concept de burnout et ses composants psychologiques.
  3. Delbrouck, B. (2022). Le burn-out : comment le prévenir ou en sortir ? Éditions Leduc.
    Ouvrage proposant des exercices pratiques et un éclairage scientifique sur les causes et la prévention.
  4. Baumann, F. (2017). L’après-Burn-out. Éditions Jouvence. Un guide utile pour mieux vivre la période de reprise et de consolidation.
  5. Pezé, M. (2013). Ils ne mouraient pas tous mais tous étaient frappés. Éditions Pearson. Focus sur la souffrance au travail et les conséquences psychologiques du surinvestissement.
  6. Vasey, C. (2018). Le Burnout : S’en sortir et rebondir. Éditions Albin Michel. Un livre qui aborde les facteurs de risques, les signaux d’alerte et les stratégies de rétablissement.
  7. Baumann, N. & Truchot, D. (Réd.). (2020).La santé au travail : Concepts et applications.
    Presses Universitaires de Grenoble. Ouvrage collectif consacrant plusieurs chapitres au stress professionnel et aux approches thérapeutiques.

    Articles ou rapports complémentaires :

    • – Organisation Mondiale de la Santé (OMS). (2019). CIM-11 : Burn-out.
      Classification officielle du burnout comme phénomène lié au travail.
    • – Revue de Psychologie du Travail et des Organisations, Publication régulière d’articles scientifiques sur l’épuisement professionnel et la prévention des risques psychosociaux.